Quels enseignements tirer de la victoire de Goffin contre Garin?
Battre Christian Garin pour un premier tour en Grand Chelem quand on s’appelle David Goffin, c’est le minimum syndical.
- Publié le 15-01-2019 à 12h09
- Mis à jour le 15-01-2019 à 15h30
Battre Christian Garin pour un premier tour en Grand Chelem quand on s’appelle David Goffin, c’est le minimum syndical.
Mais battre n’importe quel premier adversaire quand on a été blessé et sevré de compétition, qu’on a même failli ne pas pouvoir jouer à Melbourne, c’est une belle bouffée d’oxygène, même pour David Goffin. Le Belge a étrillé (6-0, 6-2, 6-2) un joueur chilien bien trop inexpérimenté à ce niveau en livrant une partition parfaite. Un scénario idéal. “J’étais très bien en jambes, j’ai très bien démarré, très agressif. Je suis très content de mon niveau de jeu, de la manière dont j’ai pu gérer ce premier tour face à un adversaire que je ne connaissais pas. J’avais de bonnes sensations, j’aimais bien le court donc tout s’est bien mis. La manière dont j’ai joué m’a donné beaucoup de confiance.”
De quoi faire taire la petite voix dans sa tête qui pourrait encore lui murmurer des mots pas très doux sur son coude droit. “J’ai très bien servi, le coude a bien tenu : je commence à être à fond, à 110%, à ne plus du tout y penser et ça c’est vraiment positif. Il y a eu beaucoup de bonnes choses aujourd’hui. C’est très positif pour la suite.” Une suite qui pour Goffin n’est que du bonus alors qu’il cherche surtout à remettre tout son jeu en place. Il cherche aussi sans doute à s’enlever la pression du résultat tant il manque de repères en ce début de saison. “Je n’attendais rien de ce match, je voulais simplement essayer de mettre en place quelque chose dans mon jeu, de m’y tenir, d’avoir une bonne attitude, de m’accrocher du début à la fin. Il n’y a pas de panique, mon niveau de jeu est là, c’est bien revenu à l’entraînement ces derniers jours. On a fait du super boulot avec l’équipe ces derniers temps. Le plus dur c’est de mettre tout ça en place lors des matches, mais là c’est déjà un bon premier pas en avant.”
Prudence pourrait être son deuxième prénom, alors même si ce bras droit ne tire plus, l’actuel 22e joueur mondial continue d’appliquer un protocole de soins strict. Rien n’est acquis en ce début d’année alors deux précautions valent mieux qu’une. “Je continue à prendre soin de mon bras. Ce n’est pas parce que je n’ai plus du tout de douleur que je dois laisser complètement tomber. Je continue de faire toute la récupération qu’il faut, certains massages, certains échauffements aussi.”
Goffin est revenu sur le circuit avec l’envie et l’impatience d’en découdre de celui qui a subi trois mois de repos forcé. Cette blessure lui a finalement permis de se remettre toutes les idées en place. “Il y a un travail sur soi, on réfléchit un peu à ce qu’on pourrait faire de mieux, à ce qui a moins bien fonctionné. On se remet un petit peu question. On a le temps de travailler certaines choses, de travailler physiquement, ce que je n’avais plus eu le temps de faire depuis trois ou quatre ans. Et puis quand on repart il y a beaucoup plus de motivation car ça fait des mois que je n’ai pas eu de matches. La compétition, les matches, le circuit, tout ça manque assez vite quand on est deux ou trois mois à la maison. C’est bon signe (sourire).”
Au prochain tour, il aura besoin de toutes cette énergie et de ces bonnes résolutions pour se sortir du piège Marius Copil, 60e mondial de 28 ans à la puissance dévastatrice quand il se lève du bon pied. “C’est un joueur vraiment très puissant au niveau du service, il essaie aussi de suivre derrière Il est beaucoup plus fort côté revers je pense : il sait slicer, il sait prendre tôt. Il va être très agressif. Il va falloir bien le contrer, être très solide et vraiment le faire exploser.”
David contre Goliath, tout ça, tout ça.